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Criosfera Pirineos

Origine des données

Objectif

L’objectif du contenu suivant est de diffuser l’évolution récente du glacier des Pyrénées, sur la base des inventaires et des catalogues de 1982-1985, jusqu’à la fin de la campagne glaciologique de 2024 (Jordi Camins 1982-1985 et 2024), en utilisant la photographie comparative comme outil fondamental.

L’inventaire initial recensait 93 glaciers (50 glaciers et 43 névés) qui, à la fin de la campagne 2024, n’étaient plus que 42 (14 glaciers, 28 névés). Au cours des quatre dernières décennies, 51 d’entre eux ont disparu.

L’avenir des glaciers pyrénéens n’est pas optimiste, les trois plus petits glaciers actifs occupent chacun une superficie ne dépassant pas 1,5 ha. De 18 des 26 névés et 2 glaciers résiduels survivants ont une superficie égale ou moins de 1 ha. La situation n’est pas meilleure pour les plus grands glaciers, le glacier d’Ossoue et le glacier de la Maladeta orientale (troisième et quatrième glaciers les plus importants), qui ont perdu deux fois plus de surface au cours de ce siècle qu’ils n’en ont aujourd’hui. Le glacier d’Ossoue, avec une superficie actuelle de 14,5 ha, a perdu plus de 35 ha. Le glacier oriental de la Maladeta a diminué de 26 ha pour atteindre une superficie actuelle de 13,9 ha.

Dans les conditions climatiques actuelles, la disparition des glaciers pyrénéens devrait se produire au milieu de ce siècle. Le fait que les glaciers d’une chaîne aussi emblématique que les Pyrénées disparaissent totalement en une seule génération constitue un phénomène d’une grande importance scientifique.

Antecedents

La dernière glaciation du Quaternaire (variations ou cycles de Milankovitch) a débuté il y a environ 80 000 ans et s’est terminée, selon divers critères scientifiques, il y a entre 18 000 et 12 000 ans, marquant ainsi une période interglaciaire chaude (Holocène).
Lors des pulsations froides de la dernière glaciation, les glaciers pyrénéens ont connu un développement considérable, occupant les vallées actuelles avec l’extension de leurs fronts entre 800 et 1 000 m d’altitude sur le versant méridional (espagnol-andorran) et 400 m sur le versant septentrional (majoritairement français, sauf exceptions). À titre d’exemple, sur le versant méridional, leurs langues ont atteint des longueurs de 27 km dans les glaciers du Querol et de Noguera Ribagorzana, de 35 et 36 km dans ceux du Gállego et de l’Esera, et jusqu’à 50 km pour celui de Noguera Pallaresa. Leur épaisseur variait généralement entre 400 et 600 m, atteignant 900 m dans le glacier de l’Esera. Sur le versant septentrional, le glacier le plus long était celui de La Garona (Vallée d’Aran), avec 66 km et 800 m d’épaisseur, suivi de ceux de l’Ariège et du Gave de Pau avec 52 km, et celui du Gave d’Ossoue avec 38 km (Jaume Bordonau-1992). En résumé, tous ces glaciers ont atteint des dimensions comparables à celles des glaciers actuels de l’Himalaya.
Au cours de la période interglaciaire chaude dans laquelle nous vivons depuis 18 à 12 000 ans, des périodes plus ou moins froides se sont alternées. En résumé, on peut citer les deux derniers optimums climatiques, avec des températures supérieures à celles d’aujourd’hui. Le premier a eu lieu il y a environ 2 000 ans, coïncidant avec le développement maximal de l’Empire romain, et le dernier entre le Xe et le XIVe siècle (Optimum climatique médiéval), dans les deux cas la glace pyrénéenne a disparu dans sa quasi-totalité. La période froide la plus récente est connue sous le nom de Petit Âge Glaciaire (PAC), dont la période glaciaire maximale dans les Pyrénées s’est déroulée entre le 16ᵉ et le 19ᵉ siècle.
Les 93 appareils glaciaires pyrénéens inclus dans cet inventaire (Jordi Camins 1982-1985) couvraient une superficie de 2 388,7 ha pendant et à la fin de la PAG (vers 1850). À la clôture de l’inventaire de 2024, la superficie des glaciers pyrénéens était de 130,7 ha. Au cours des 175 dernières années, de la fin de la PAG à aujourd’hui, leur superficie a diminué de 94,5 %. Actuellement, nous ne conservons que 5,5 % de l’extension qu’ont occupés ces glaciers à la fin de la PAG.
Au milieu du 19ᵉ siècle, coïncidant avec la fin de la PAG, naturalistes, randonneurs, touristes et glaciologues ont commencé à utiliser des appareils photographiques naissants qui, parfois par hasard, parfois volontairement, nous montrent l’état des glaciers à cette époque, images qui nous aideront également à montrer et à connaître leur évolution récente.

Glossaire

Le glacier est considéré comme l’ensemble des différents types d’accumulation de neige et de glace. Les définitions d’intérêt sont présentées ci-dessous :
Glacier: accumulation de glace, de neige, de roches, de sédiments et souvent d’eau liquide qui se déplace vers le bas sous l’influence de son poids et de la gravité.
Névé: accumulation de glace glaciaire sans mouvement ou sans la taille minimale requise pour être considérée comme un glacier.
Combes à neige: accumulation de neige relativement petite qui, protégée par l’ombre et par la forme particulière du terrain qui l’abrite, est capable de survivre en été.
Moraine glaciaire: accumulation de sédiments transportés par un glacier, généralement un mélange hétérogène de blocs, de galets et de sable.

Bibliographie

– Pirineos, glaciares desde el aire. Inventario y catalogación 2017 (2018) . Jordi Camins – Besa & Keops SL.
– Los 100 últimos glaciares del sur de Europa. (2013). Jordi Camins – Besa & Keops SL.
– Vidaller, I., Moreno, A., González-Sampériz, P., Pla-Rabés, S., Medialdea, A., del Val, M., López -Moreno, Juan Ignacio, Valero-Garcés, B. (2024, June). The last deglaciation in the central Pyrenees: The 47 ka Plan d’Están paleolake record (Ésera valley). Catena. Elsevier BV. http://doi.org/10.1016/j.catena.2024.108059.